| | | | | Not Quite Dead | Agent du Guet | Administrateur | | 284 messages postés |
| Posté le 21-06-2005 à 16:49:18
| 21h45 Après avoir traversé un élégant pont de bois en se dandinant, leur guide se tira de côté pour laisser les agents Lyuthon et Confond officier. Retrouver l'endroit qui les avait intrigué ne nécessitait pas un grand sens de l'orientation: de leur gauche venait une faible lueur rouge, dont la source leur était dissimulée par une statue à la mémoire d'un archichancelier monumental, mais tombé dans l'oubli. Confond contourna d'un pas ferme la statue et s'aventura derrière elle. Il y eut un cri de stupeur. « Om nous garde tous! » glapit l'omnien. |
| Mr.Pie | Membre | | 23 messages postés |
| Posté le 23-06-2005 à 12:44:22
| Fuir ! Ce fut la première pensée de Lyuthon. C’est vrai à près tout, les agents du Guet n’étaient pas assez payés pour prendre des risques. En plus Phil ne connaissait pas son collègue si bien que ça, gentil mais pas assez pour qu’on risque sa vie pour lui. En même temps il avait tendance à paniquer pour un rien. Un jour, aux Orfèvres, il avait hurlé en voyant un des prospectus que distribuait le caporal Visite déchirée. Il pris sont courage à deux mains, se plaça légèrement derrière le bibliothécaire (afin de bloquer l’éventuelle fuite de… ce qui était enclin à s’enfuir) et lança d’une voix hésitante. « Qu-est-ce que tu vois agent Confond ? » |
| Not Quite Dead | Agent du Guet | Administrateur | | 284 messages postés |
| Posté le 23-06-2005 à 14:47:13
| La voix de Confond semblait légèrement voilée lorsqu'il répondit. Comme si elle venait de loin, très loin. Elle comportait en même temps un accent de froideur. La distance que tout flic place entre le monde et lui, passé le premier choc, lorsque son métier prend un tour désagréable. « Quel est l'impie qui a pu commettre un tel acte? » « Oook! » fit le bibliothécaire en s'avançant d'un pas assuré en direction de Confond et de sa découverte, laissant Phil tout seul dans l'obscurité croissante. D'étranges insectes (sans doute venimeux, vénéneux ou même les deux à la fois) stridulaient alentour. Il entendit l'orang-outang s'exclamer à mi-voix : « Eeek! » |
| Mr.Pie | Membre | | 23 messages postés |
| Posté le 23-06-2005 à 16:54:23
| Evidemment il allait falloir aller vérifier par soi-même se dit Lyuthon. Qu’entendait Confond par "un tel acte" et l’autre par "Eeek". Il se dirigea d’un pas lent et prudent de l’endroit peu sûr où il se trouvait vers l’endroit encore moins sûr où étaient les autres. Il faudrait se préparer psychologiquement au pire. Un corps à moitié déchiqueté, ou plutôt à moitié dévoré pensa l’agent. Et pourquoi à moitié, peut-être entièrement. Enfin un corps complètement avalé n’était en fin de compte pas effrayant, vu qu’il ne restait plus rien à voir. Recraché alors… Ces pensées, qui avait pour but de le préparer à ce qu’il allait apercevoir, n’avaient comme effet que de le rendre plus anxieux. Il arriva à la hauteur de la statue et entrevit ce que personne n’aurait voulu voir. |
| Not Quite Dead | Agent du Guet | Administrateur | | 284 messages postés |
| Posté le 27-06-2005 à 16:16:26
| Evidemment qu'il s'agissait d'un corps. Tout commençait toujours par la découverte plus ou moins macabre d'un corps plus ou moins entier. Un bref coup d'oeil par-dessus la tête de l'anthropoïde permit à Phil d'en apprendre bien assez: Confond était penché sur un cadavre, se gardant bien de le toucher ou de modifier sa position (le caporal Petitcul avait dûement chapitré les nouveaux membres sur la conduite à adopter en cas d'homicide). Bien malgré lui, Phil écarta doucement le bibliothécaire et s'avança de quelque pas encore. Le mage (car c'en était un, le chapeau pointu rivé sur le crâne et la robe déchirée, tous deux rehaussés d'étoiles d'argent ne laissaient aucun doute à ce sujet), était adossé au tronc noueux d'un chêne. Confond montra du doigt à Lyuthon l'écorce au-dessus du mage. Elle était en partie consumée et rougeoyait encore d'étincelles. C'était leur lueur étonnamment forte que les deux agents avaient aperçu depuis l'autre rive du fleuve. L'agent Lyuthon reporta bien malgré lui son attention sur la victime, sur son visage tordu de douleur. La large entaille qui sectionnait sa jugulaire ne laissait planer aucun doute sur la cause de sa mort. Mais d'autres blessures laissaient entendre que le meurtrier ne s'était pas montré pressé d'en venir au fait. Les dix doigts du mage avaient été sectionnés puis cautérisés, ce qui excluait d'entrée, fit remarquer un Confond toujours fidèle à la procédure, la thèse du suicide. De plus, sa robe avait été déchirée, découvrant sa panse tailladée. Les huit coups de lame y esquissaient le contour d'une étoile. De nombreux insectes s'affairaient depuis un certain temps déjà sur les différentes blessures, apportant à Lyuthon une explication fort peu bienvenue sur l'origine des bruits perçus depuis le pont. |
| Mr.Pie | Membre | | 23 messages postés |
| Posté le 28-06-2005 à 16:10:58
| Il y avait peu de chance que ce soit un coup de la guilde des assassins. Pour le peu qu’il en savait, les assassins se targuaient de faire un travail "artistique" et la torture n’entrait généralement pas dans leur mode de procéder. Pourtant si ça avait été le cas, l’affaire n’aurait pas concerné le Guet mais, tout au plus, le rectorat de l’Université Invisible. D’ailleurs il s’agissait peut-être d’une tentative de promotion qui avait réussit. Phil avait entendu dire que c’est de cette façon que procédaient les mages pour s’élever dans la hiérarchie. En attendant l’arrivée des renforts il se posa les quatre questions, à savoir ; où, quand, comment, pourquoi et bien sûr qui ? Pour la première c’était facile, le corps était là devant lui, et il était peu probable qu’il fut déplacé vu qu’il s’agissait d’un mage. La seconde, Petitcul s’en chargerait mais d’après les insectes il devait dater au moins du début de soirée. Le comment s’explique de lui-même vu l’état du pauvre homme. Les deux dernières questions, elles, restaient en suspend. Le vol n’était sûrement pas le mobile. En songeant à cela, une pensée des plus malsaines traversa l’esprit de l’agent Phil Lyuthon. « La victime n’aurait maintenant plus besoin de ces biens terrestres… pensa-t-il. Non ! Entre les deux autres qui l’observaient et l’état ragoûtant du cadavre je ferais mieux de ne plus y penser ». Et cette brûlure sur l’arbre, d’où pouvait-elle bien venir ? Lyuthon insista auprès de Confond pour tirer à pile ou face celui qui irait prévenir leurs supérieurs. Le sou fit quelques vrilles et afficha un résultat prévisible. « Bon et bien je reste ici. Traîne pas trop, j’aime pas cet endroit – sauf votre respect Monsieur le bibliothécaire – dit-il. En fait vous le connaissiez ce mage ? fit Lyuthon à l’anthropoïde. » |
| Not Quite Dead | Agent du Guet | Administrateur | | 284 messages postés |
| Posté le 28-06-2005 à 18:06:13
| « Oook. » répondit doucement le bibliothécaire en hochant la tête. « Oook. » Le froid s'insinuait sournoisement à travers la cuirasse de Lyuthon, et comme celui-ci battait la semelle pour ramener un peu de chaleur dans ses membres, il marcha *protch!* sur quelque chose de flasque qui ne pouvait en aucune manière faire partie du règne végétal. Il recula précipitamment et se rendit compte qu'il avait pour ainsi dire mis la main sur les doigts qui manquaient au cadavre. Pas un ne manquait à l'appel: le meurtrier les avait simplement jetés par-dessus son épaule. Le bibliothécaire décida de faire un sort à un banane pour patienter. Il en tendit une à Phil avec un Oook? engageant. |
| Mr.Pie | Membre | | 23 messages postés |
| Posté le 29-06-2005 à 10:57:01
| Evidemment la réponse de "l'agent Bibliothècaire" était prévisible. Phil se dit qu'il aurait dû prendre "singe" en deuxième langue. La vision de doigts rendait l'atmosphère encore plus hostile qu'il n'était déjà. Il n'y avait plus qu'à attendre sur les renforts, eux sauraient comme s'y prendre dans une tel situation. Après tout, Phil avait fait son travail qui consistait à observer et à appeler de l'aide si nécessaire. Et il était assez fière de son comportement, il avait bravé le danger et réagit avec circonspection lors de cette situation de crise. Fort de cette analyse il se décida à parler à l'anthropoïde. « Je prendrai bien une banane, merci » fit-il. La scène du crime montrait deux (plus ou moins) homo sapiens en train de manger des bananes à côté d'un cadavre mutilé. |
| Not Quite Dead | Agent du Guet | Administrateur | | 284 messages postés |
| Posté le 29-06-2005 à 14:47:57
| 22h15 Au bout d'une attente interminable, des éclats de voix et la lueur de nombreuses torches annoncèrent à Lyuthon et au bibliothécaire l'arrivée des renforts. Menés par l'agent Confond qui arborait un formidable coquard à l'oeil droit, s'avançaient deux mages enrobés que le caporal Petitcul, reconnaissable entre... tous à sa... à son kilt, s'avançait de toute la vitesse de ses courtes jambes. « Le Guet! » tempêtait le premier des hommes de l'Art. « Le Guet à l'Université! Cela ne serait jamais arrivé du temps de l'Archichancelier Boutefiole! - Voyons, mon cher, vitupérer de la sorte n'est d'absolument aucune utili... - Comment Urmenans? Vous prendriez leur parti? Et pourquoi pas payer des impôts à Vétérini, tant que vous y êtes?! - Mais nous pay... - Là n'est pas la question! » aboya le premier mage « C'est une question de... de prestige! Tout ceci est une mascarade parfaitement ridicule! » cria-t-il à Lyuthon en martelant rageusement son armure de l'index. « Et vous m'en répondrez personnellement! » |
| Mr.Pie | Membre | | 23 messages postés |
| Posté le 30-06-2005 à 10:18:49
| Profitant de la présence de… du caporal Petitcul, l’agent Lyuthon fit ce que chaque soldat ferait dans une telle situation devant un supérieur, à savoir le saluer. Non pas qu’il le fasse lorsqu’il croisait des supérieurs hiérarchiques (point qui lui était d’ailleurs souvent reproché) mais dans le cas présent, il lui semblait utile de faire comprendre qu’avec l’arrivée de la… du nain ce n’était plus lui le responsable. « Agent Lyuthon au rapport Caporal » dit-il la main droite levée au niveau de son front. Il était tourné vers le sous-officier comme s’il était galvanisé par l’autorité qui émanait de son supérieur et ne prêtait que peu d’attention au mage qui tambourinait sa cuirasse. « Le corps de la victime est là-bas » renchérit-il en espérant attirer l’attention des thaumaturges sur le corps ainsi que sur la notion de "victime", « Nous n’avons bien entendu rien touché. » L’œil au beurre noir de Confond l’intrigua, Phil était presque persuadé qu’il ne l’avait pas avant son départ. Deux choses lui vinrent à l’esprit, d’une part il se demandait ce qui avait pu se passer et d’autre part, il était heureux d’avoir perdu à pile ou face. |
| Not Quite Dead | Agent du Guet | Administrateur | | 284 messages postés |
| Posté le 30-06-2005 à 11:32:28
| « Vous avez bien fait, agent Lyuthon. Je prends les chose en main. » déclara le Caporal Petitcul. Phil dut se retenir pour ne pas laisser échapper un soupir de soulagement. Le second mage, celui semblait se nommer Urmenans, avait suivi des yeux le geste de Lyuthon vers la victime. En apercevant le corps mutilé, son visage se décomposa. « Milletorche... » murmura-t-il tandis que son collègue faisait volte-face et s'apprêtait à agonir d'insultes le nain. « Vous n'allez rien prendre en main du tout! Vous attendrez bien sagement l'arrivée de l'archichancelier! - L'archichancelier, monsieur, est actuellement dans son bureau, en conférence avec le Commissaire-Divisionnaire Vimaire. » expliqua-t-elle avec patience. « Si vous contestez la politique de votre supérieur et de la Faculté, pourquoi ne pas courir leur faire part de vos doléances? » Elebar Aigrefin hésita devant l'air résolu de la naine. Il n'avait pas vu la tête de l'Archichancelier lorsqu'il avait braillé depuis son bureau que quelqu'un guide les agents du Guet jusqu'à la Plaisance des Mages. Il en avait cependant suffisamment entendu pour savoir que Ridculle était hors de lui. Il tenta une dernière objection avant d'abdiquer: « Vos hommes auraient dû immédiatement faire part à un mage de leur découverte, avant d'impliquer tout le Guet dans une affaire interne! Ne serait-ce que par souci de transparence... » Petitcul demanda sereinement: « Il me semble que le bibliothécaire est resté avec vous depuis la découverte du corps jusqu'à notre arrivée, Agent Lyuthon? » |
| Mr.Pie | Membre | | 23 messages postés |
| Posté le 30-06-2005 à 22:08:01
| « Tout à fait caporal, nous n’avons pas bougé d’ici depuis le départ de l’agent Confond » répondit-il. Phil s’écarta pour laisser Petitcul opérer. Il s’approcha de l’agent Confond pour lui demander ce qui lui était arrivé à l’œil lorsqu’il se remémora ce qu’avait murmuré Urmenans ; "Milletorche". Il avait tout à bord penser qu’il s’agissait d’une de ces expressions hautaines exprimant l’étonnement comme "diantre" ou "ventre saint gris". Mais il pouvait aussi simplement s’agir du nom de la victime. Il se risqua à demander au mage. « Vous connaissiez la victime, un certain Monsieur Milletorche si je ne m’abuse ? tenta-t-il. Vous avez une idée sur ce qui a pu se passer ou si quelqu’un lui en voulait ? » |
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| | Mr.Pie | Membre | | 23 messages postés |
| Posté le 03-07-2005 à 22:35:43
| « Du coup ça laissait la place libre, et cette place est désormais pour VOUS Urmenans. Vous ne trompez personne avec votre petite comédie à deux sous. » et là le coupable avouait son crime en félicitant le grand investigateur qu’était l’agent Lyuthon. Malgré son peu d’ambition, Phil aurait voulu qu’au moins une fois dans sa vie il puisse prononcer une phrase de ce style et être félicité pour son incroyable intuition. Mais ce ne serait de toute évidence pas aujourd’hui, Urmenans avait l’air très touché par la perte de son collègue. Il avait aussi laissé échapper que le défunt était un mage de quatrième niveau. Phil ne savait pas jusqu’à combien pouvait monter un mage, mais il supposait qu’il ne s’agissait pas d’un débutant. Qui avait donc pu se débarrasser de quelqu’un comme lui ? Dans tous les cas il vaudrait mieux, si un jour il tombait sur le meurtrier, être capable de fuir à toute vitesse. « Oui M’sieur, vraiment pas de chance pour lui, répondit Lyuthon en voulant être le plus compatissant qu’il lui était possible. Vous avez l’air d’avoir bien connu feu Monsieur Milletorche. Vous lui connaissiez des ennemis ? » Phil craignait une réponse du genre "C’était le meilleur des hommes, il n’avait que des amis" mais qui ne tente rien. |
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