| | | | | | | | Not Quite Dead | | Agent du Guet | | Administrateur |  | | 284 messages postés |
|  Posté le 20-06-2005 à 10:09:16  
| 19h00
Barend broyait du noir dans la salle commune de la Guilde. La semaine n'avait pas été bonne. Elle avait même été franchement mauvaise, pour tout dire.
Il y a trois jours, un contrat dont il était chargé avec quelques collègues avait mal tourné. Gras-Double avait écopé d'un carreau dans l'estomac et lui-même n'avait dû son salut qu'à la fuite. Le pire était que ceux qui étaient restés sur place avaient tout de même pu terminer le travail (pas trop proprement, il est vrai). Du coup, il faisait figure de lâcheur et il était dans le collimateur du second de Boggis, ce salopard de Lestemain.
Il avait raté trop de coups, dernièrement. Il fallait qu'il se rachète, s'il ne voulait pas qu'on lui fasse sauter sa licence. Il n'avait plus droit à l'erreur et ils le savaient.
A cet instant précis, la porte s'ouvrit et interrompit le fil de ses pensées. Deux truands de gros calibre entrèrent. Les entrelacs de cicatrices et de tatouages couvrant leurs bras nus proclamaient qu'ils étaient de la vieille école. Ils en avaient vu des vertes et des pas mûres dans le temps, sous le commandement d'Ymor, avant l'existence de la Guilde. A présent, ils obéissaient aux ordres directs de Wilfried Lestemain. Ils prirent place à la grande table, de part et d'autre de Barend.
« Pas brillant... » lâcha Barry.
Gadel lui fit écho en hochant la tête. Tous deux fixaient Barend.
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| | Barend | | Membre | | 7 messages postés |
| Posté le 20-06-2005 à 10:30:29
| Ruminant ses pensées, seul la voix grave de Barry le sortit de sa transe... Il y avait deux choses que Barend n'aimait pas dans cette guilde et comme sa semaine de malchance n'était pas finie elle se trouvait les deux dans la même pièce... dans sa pièce.
D'une voix qu'il aurait préférée fort, sûr et sans tremblement, il répondit tant bien que mal en évitant les mots compliqués...
"Tiens, c'est marrant je me disais la même chose..."
idiot trouve quelques chose d'autre...
"J'ai entendu dire que le guet avait écopé d'un nouveau. Vous l'avez déjà rencontré ?"
bravo très doué... au moins je sais pourquoi je serais jamais politiciens...
La mine se décomposant toujours un peu plus, le frèle Barend semblait disparaître entre les deux molosses.
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| | Not Quite Dead | | Agent du Guet | | Administrateur | | | 284 messages postés |
| Posté le 20-06-2005 à 10:58:19
| Barry et Gadel échangèrent un regard de connivence. L'homme était à point.
Posant un doigt comme une saucisse sur le paletot du voleur, Barry poursuivit: « Faut pas t'en faire, vieux. Le patron est prêt à passer l'éponge. Il t'a à la bonne, tu sais... »
Marrant ça. Ils appelaient toujours Lestemain "le patron". Il se demanda si Mr Boggis et le règlement de la Guilde avait une quelconque valeur pour eux. Sans doute que non.
« Bien sûr, pour ça faut que tu prouve ta bonne volonté. »
Pendant que Barry poursuivait son petit laïus, les muscles de Gadel se mirent à saillir. Barend croyait voir les cicatrices danser sous ses yeux.
« Tu veux faire preuve de bonne volonté, pas vrai Barend? »
Fidèles au cliché, les truands adressèrent un large sourire, quelque peu carnassier, au voleur maigrelet.
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| | Barend | | Membre | | 7 messages postés |
| Posté le 20-06-2005 à 11:06:31
| Un jour quelqu'un avait dit : "lorsque tu ne peux pas fuir, fond..." et Barend mettait toute sa volonté à réussir cet exploit. Si bien que même sa voix prit le velouté d'une glace en été.
"Oh, tu sais moi je suis toujours motivé lorsque c'est pour te rendre un service..."
un petit silence laissa le temps à Barend d'avaler bruyament sa salive.
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| | Not Quite Dead | | Agent du Guet | | Administrateur | | | 284 messages postés |
| Posté le 20-06-2005 à 20:27:41
| Le doigt de Barry se retira, satisfait.
« Très bien. Prépare ton attirail. Prends un morceau et repose-toi si tu en as besoin. Rendez-vous dans la ruelle derrière la distillerie à 3h00. Je sais que tu ne seras pas en retard, et que tu donneras le meilleur de toi-même. »
D'un seul mouvement, le laissant mou et flasque sur sa chaise, Gadel et Barry se levèrent et quittèrent la pièce.
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| | Barend | | Membre | | 7 messages postés |
| Posté le 20-06-2005 à 20:38:37
| Barend respira à fond. Il était vivant, et même que les deux molosses avaient l’air heureux et satisfait… c’était vraiment la pire semaine de sa vie…
D’un pas lent, Barend rejoignit son lit espérant de tout cœur qu’une solution apparaisse par magie durant la nuit ou alors un bon sandwich…
Mais le sandwich n’arriva pas, pas plus que le sommeil d’ailleurs.
Dans son crâne une mélodie prennait lentement de l’empleur. Les mots prononcés par les tas de muscles mouvants se retournaient dans tous les sens, sans pour autant lui permettre de voir une fin qu’il considérait comme bonne.
Minuit sonna, la tête de Barend ne savait plus trop comment on devait faire pour se tenir debout. A force de volonté et aussi de peur d’arriver ne serait ce que pas assez en avance, il commenca les échauffements prévus dans le manuel, page 3 et suivantes.
Mais avant, il s’assura que personne ne pouvait l’apercevoir et que la porte était réellement fermée. Personne ne pratiquait plus ces quelques mouvements de base qui, il fallait l’avouer, faisaient passer son pratiquant pour une masse de honte se tortillant pour échapper aux regards qui se posaient sur lui.
Pourtant, malgré les mois passés depuis l’obtention de sa licence, Barend continuait à se préparer. C’était d’ailleurs à cela qu’il avait bien des fois éviter le claquage de jambe malvenue et par la même occasion plusieurs claquage de hache naine ou autre clients qui ne parraissaient pas vouloir lui laisser faire son travail.
Il n’avait d’ailleurs jamais bien compris pourquoi eux devait fuir, pardon se battre, durant leur travail alors qu’un cuistot n’avait comme soucis que la qualité de son plat. Jamais personne ne penserait à attaquer celui qui vient nous apporter à manger ou n’importe quel autre service. Tout serait beaucoup plus simples si les clients se laissaient faire tout comme ils se laissent servir dans une taverne. Mais non, lorsque l’on entre et que l’on fait attention à pas faire de bruit pour pas déranger et ainsi permettre au client de continuer son activité sans s’occuper de nous, on est obligé de se prendre une baffe ou autre… je ne pense pas que les cuisiniers continueraient longtemps à servir si on leur offrait gentiment une baffe à chaque service.
Le corps de Barend se pliait sous les contraintes qu’il lui astreignait. A chaque mouvement les os poussaient la peau lui formant des excroissances aux niveaux des articulations. Habillé d’un simple pagne, sa peau blanche brillait presque dans la nuit. Mais cette aspect de vache maigre cachait un corps musclé et rapide. Les muscles étaient fins, durs et tandis que le haut du corps pivotait d’un côté puis de l’autre, la peau se tendait découvrant les parties musclées.
Rapide, élancé, voilà ce qu’inspirait en plus du dégoût la vue de ce corps.
Son corps avait enfin reprit une température correcte pour faire … mon dieu, pour faire quoi au juste. Les pensées revinrent à grande vitesse et manquèrent de le faire tomber en le percutant.
1h30 sonna, Barend sorti afin de respirer un peu et pris la direction de la distillerie.
Message édité le 28-06-2005 à 16:14:08 par Barend |
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