| | | | | | | | Not Quite Dead | | Agent du Guet | | Administrateur |  | | 284 messages postés |
|  Posté le 12-05-2005 à 14:24:30  
| 14h30
Nombre de quartiers qui appartiennent à l'Université de l'Invisible se distinguent par l'âge respectable de leurs bâtiments et leur maçonnerie précaire; si la plupart des maisons tiennent encore debout, c'est davantage par la force de l'habitude que, mettons, parce que l'Université aurait à coeur d'y effectuer les travaux nécessaires. La rue des Huit-Péchés-Capitaux ne faisait pas exception à cette règle.
Le troisième étage du n°8 de cette rue, en revanche, y faisait exception. Malgré l'aspect repoussant de l'ensemble de la bâtisse, quelque peu avachie sur les maisons voisines, on y trouvait un appartement meublé avec goût, entretenu avec soin, orné avec discrétion. Son propriétaire était un peu décorateur, un peu styliste.
Teras Mhiic se réveilla parfaitement reposé des événements de la nuit précédente.
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| | Teras Mhiic | | Membre | | 5 messages postés |
| Posté le 12-05-2005 à 20:06:15
| Un doucereux vertige voulut revendiquer encore son lopin sensitif. Un peu comme les vestiges d’un rêve érotique ou les flashs d’une nuit d’ivresse, il emplit son esprit d’une mélancolie heureuse. Le chaos de son visage fit même un effort inouï de reconstruction puisqu’une esquisse de sourire vint poindre à la commissure gauche de ses lèvres. Il enfila ses pantoufles puis, se grattant délicatement le bas ventre, invita les volets de sa chambre à faire entrer le jour. Comme de coutume, il pleuvait sur la rue des Huits-Péchés. Une légende urbaine tenace raconte qu’un mage à deux pas de la mort y avait émis un sortilège météorologique d’une amertume telle que personne ne sut le délier ensuite. Teras avait de très bonnes raisons d’y croire.
Silencieuse comme une ombre, Feu Alia Laj approcha du lit, y déposa un plateau d’osier puis se retira dans un souffle. Avec talent, ainsi qu’une délicatesse toute maternelle, elle avait confectionné pour son maître des friandises d’une finesse rare au nom depuis longtemps oublié. Son repas terminé, Teras fit un brin de toilette et sortit pour soutirer à la ville les dernières nouvelles du disque-monde. Une envie de tabac le conduit vers l’échoppe où il avait coutume de s’approvisionner.
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| | Not Quite Dead | | Agent du Guet | | Administrateur | | | 284 messages postés |
| Posté le 13-05-2005 à 10:51:54
| Il avait parcouru quelque pas seulement lorsque l'homme l'interpela.
"Monsieur... (il déglutit avec un soupçon d'inquiétude) monsieur Mi-itchk?"
C'était un individu au visage chafouin, que l'ombre d'une porte cochère dissimulait à demi. Bien que n'ayant jamais eu affaire à lui auparavant, Teras le reconnut à de menus détails pour un membre de faible rang de la Guilde des Voleurs. Son regard parcourait nerveusement de part et d'autres de la rue, s'arrêtant inconsciemment à chaque passage sur la bourse que laissait deviner les pans flottants de la cape brune de Teras, jetée sur ses épaules selon la dernière mode. tout en parlant, sa main gauche explorait de façon machinale les aspérités du mur.
"Je... je suis hem! ravi de vous trouver en personne, monsieur. On m'a demandé de vous remettre ça."
Sa main droite jaillit de la poche où elle s'abritait, dévoilant une note quelque peu chiffonnée, mais sèche. Elle était libellée en ces termes:
Citation :
L'assistance de Monsieur Teras Mhiic est requise à l'endroit habituel, dès dix-huit heure.
Cordialement,
L. |
Lorsque Teras releva les yeux du document, le jeune voleur prestement les siens de l'étoffe pourpre qui dissimulait le visage de son interlocuteur pour reprendre leur ronde, rue des Huit-Péchés-Capitaux. Manifestement, il attendait une réponse.
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| | Teras Mhiic | | Membre | | 5 messages postés |
| Posté le 13-05-2005 à 18:01:39
| Sans un mot, Mhiic restitua son torchon à la sous-créature et reprit son chemin. Stupéfaite, elle émit un début de vagissement que la peur heureusement étouffa. Reprenant ses esprits, elle fut soudain frappée par la tiédeur persistante du papier qu’elle tenait au creux de la main. La curiosité eut le dessus et elle prit sur elle d’en vérifier le contenu. Si l’écriture ressemblait bien à celle de son maître – avec ces sortes de queues plus longues - les mots, pour sûr, n’étaient pas arrangés pareil. Pour s’en convaincre, il les parcourut à nouveau :
S’il est vrai que l’idée du meurtre m’insupporte après le dîner, vous seriez toutefois bien avisé de ne jamais plus envoyer pareil étron à ma rencontre.
Pour unique paraphe, l’assertion se prolongeait en un trait ondulant ponctué par le dessin de ce que Glouf – car tel était le nom que sa mère avait cru bon de lui donner en hommage à une cousine tuberculeuse malheureusement décédée dans la fleur de l’âge – identifia comme un gros cornichon.
Le mage se réjouit quant à lui de la promesse d’une généreuse rémunération. Occupé jusqu’à peu à des affaires plus personnelles il avait en effet négligé l’entretien de ses finances. Arrivé à quelques pas de l’échoppe, Mhiic se résolut à céder à la tentation d’un cigare onérissime.
[suite dans "la tabatière", 27 rue des artisans ingénieux]
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