Le Bain des Orcs
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 Quartiers des Ombres, les Abattoires

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Not Quite Dead
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Not Quite Dead
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   Posté le 02-07-2005 à 10:48:19   Voir le profil de Not Quite Dead (Offline)   Envoyer un message privé à Not Quite Dead   

22h15

Contrairement à la croyance populaire qui avance que les morts-vivants ne peuvent passer de l'eau vive, le vampire avait traversé l'Ankh par le pont Misbegot et s'était engagé dans les rues sordides du Quartier des Ombres. Il parvint sans mésaventure à la ruelle des Abattoires et s'arrêta devant l'entrepôt n°15.

Lorsqu'il frappa à la porte, un troll presque aussi large que long s'encadra dans l'entrée. Reconnaissant Léon, il marmonna un vague bonsoir et s'effaça pour le laisser passer.

Insensible au froid des lieux, le vampire traversa la vaste salle où pendaient ça et là des carcasses entières d'animaux et gagna une porte métallique coulissante, cadenassée.
Nirvales
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Nirvales
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   Posté le 02-07-2005 à 13:24:39   Voir le profil de Nirvales (Offline)   Envoyer un message privé à Nirvales   

Après quelques coups d'oeil afin de vérifier si le troll était bien parti vaquer à ses occupations. Léon fit jouer la clé dans la serrure, entra et referma la porte derrière lui.

Léon ne supportait pas d'être dérangé lors de l'examen de ce qu'il appellait, à sa propre intention, "ses petits protégés".

La salle n'était guère très spacieuse et le froid qui y règnait n'invitait pas à s'y attarder. C'était d'ailleurs sans doute ce qui avait encouragé Léon à trouver un autre endroit pour traiter avec les mortels. Dans un recoin des sacs soigneusement empilés contenaient les corps à fourguer. A côté, une chaise et une petite table sur laquelle se trouvait une bouteille à l'aspect peu engageante et un petit coffret fermé à clé constituait son unique bureau. C'était là que Léon rangeait sa collection de dents, une des choses qui le façonnait chez ces ex-congénères. Il caressait toujours l'espoir de découvrir que la dentition pouvait déterminer la propention d'une personne à être assassinée.

Léon eut un geste de contement à l'idée de retrouver son second chez soi. Il se servit une tasse de sang frais pour se remettre de sa promenade crépusculaire et entreprit de se mettre au travail. Il retira de son manteau une petite note écrite par le nécromant. Eméridrias ne semblait pas avoir d'exigences particulières...
Léon entreprit donc d'enlever tous signes distinctifs à sa marchandise et la prépara afin de la livrer. Une fois les deux corps enfermés dans des sacs qui portaient tous deux l'inscription "matières fécales", Léon entreprit donc de s'intéresser aux corps des assassins ainsi qu'à leur équipement sans oublier leur dentition, naturellement.
Not Quite Dead
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Not Quite Dead
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   Posté le 02-07-2005 à 18:55:47   Voir le profil de Not Quite Dead (Offline)   Envoyer un message privé à Not Quite Dead   

Il tira de son sac le premier des assassins et l'allongea sur la table afin de l'examiner. C'était celui qu'il avait trouvé il y a trois nuits de cela, en travers de la rue de la Carrière, à quelques distance des Ombres. Le quartier étant d'ordinaire assez calme, il s'était félicité d'avoir pu dénicher le cadavre avant le Guet.

Léon ne s'était tout d'abord pas posé beaucoup de questions à son sujet: il arrivait que les sinistres missions des assassins tournassent mal. Finir par aboutir sur cette table faisait après tout partie des risques de leur "métier". Cependant, avec ses découvertes des nuits suivantes, sa curiosité n'avait cessé de croître. Trois assassins à présent... Il regrettait de n'avoir pas eu l'occasion de les examiner avant cette nuit.

Celui-ci semblait avoir une blessure profonde au torse, dissimulée derrière sa chemise, vierge de toute déchirure, mais que trahissait cependant une large tache de sang. Après l'avoir précautionneusement déboutonnée, il considéra un instant la large incision, partant du sternum pour rejoindre son côté gauche. Il n'eut pas besoin de tâter les entrailles de l'assassin pour connaître la cause de sa mort: ses côtes béantes étaient bien assez éloquentes.

Il siffla entre ses canines.

Quelqu'un avait prélevé le coeur de l'assassin.

Un sentiment de malaise s'empara de Léon. Fébrilement, il déshabilla entièrement la victime et la retourna, l'examinant sous toutes ses coutures. Rien.

Il s'assit un instant sur sa chaise, laissant errer ses yeux sur le corps dénudés, cherchant la trace d'une blessure qui lui aurait échappé. En vain. Il ne décela rien de plus grave qu'un léger bleu à la hanche.

Cela n'avait aucun sens.

Quelqu'un avait déboutonné le torse de l'assassin et s'était emparé de son coeur... sans que celui-ci n'ait esquissé la moindre résistance!

23h30

Léon rangea sa salle d'observation et réduisit le second cadavre dans son sac. Les deux assassins avaient été tués de la même manière. Tout cela était extrêmement intriguant. Absurde, même...

Il en oublia de prélever leurs dents pour les examiner.
Nirvales
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Nirvales
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   Posté le 02-07-2005 à 19:54:32   Voir le profil de Nirvales (Offline)   Envoyer un message privé à Nirvales   

Léon saisit son journal de bord qui calait la table comme à son habitude. C'était un des rares objets qu'il avait conservé de sa vie de mortelle. De nombreuses pages étaient décolées et d'autres étaient devenues presque illisibles à cause de l'usage du temps qu'elles avaient dû subir. C'était d'ailleurs la cause d'une de ses principales dépenses, faire racomoder l'ouvrage par les meilleurs relieurs d'Ankh-Morpork. Léon y relevait toutes les observations qu'il faisait sur l'état de ses patients. En somme, son travail n'avait pas tellement changé, avant il s'occupait surtout de leur état mental, maintenant seul leur morphologie pouvait expliquer ce qui leur arrivait...

Il y entama donc une nouvelle page blanche. Après l'avoir datée, il y écrivit soigneusement:
"Les corps dont le coeur est manquant semblent avoir été touché par un objet tranchant. Néanmoins, je peux constater que vu le manque de précision avec laquelle l'opération a été menée cela ne relève pas forcément d'un professionnel de la branche même s'il reste à déterminer comment une attaque pareille n'a pas provoqué de réactions chez les victime qui, elles-même, sont habituées à de telles situations."

Il en profita pour relire quelques autres cas tout aussi facinant, puis il soupira, constatant avec regrets que c'était l'heure de la livraison. Après avoir rangé son journal et mit l'équipement des assasins dans un troisième sac, il entreprit de trimbaler les deux sacs "matières fécales" jusqu'à l'intérieur de l'entrepôt du Troll. Le temps pour lui de prélever son pic-nique sur un des deux assassins et il était loin, non sans avoir soigneusement refermé la porte de son cabinet. Généralement le veilleur n'était pas trop désobligeant lorsqu'il devait ouvrir plusieurs fois à Léon. Il laissa le premier sac à l'entrée de l'entrepôt et sortit avec le second.
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